Bleu ciel
Août 2010
Bleu. Infini. Inaccessible. Magnifique. Envoutant. Englobant tout. Semblant se rapprocher de moi. Je lui tends les bras avec avidité. Nous ne ferons plus qu'un. Je ne vois déjà plus que lui, profond, total. Je ne ressens plus que cette envie, ce désir incontrôlable. Le rejoindre. Cette idée s'agrippe à mon ventre, court dans mes veines, vient se loger en boule dans ma gorge.
Mais je dois y aller. Je ne veux pas le quitter ! A la seule idée de m'éloigner, de rentrer, de devoir mettre un toit entre moi et son immensité, une incroyable tristesse me submerge, coulant en moi comme une eau glaciale. Immédiatement, ma vue se brouille, mes yeux se noient dans des larmes indomptables.
La nuit tombe. Les lumières s'éteignent lentement autour de moi. Je reste, pour quelques minutes encore, allongée dans l'herbe humide, un vent léger sur mon visage. Dans la pénombre, j'aperçois le vol d'une chauve-souris. Je regarde jalousement les étoiles qui s'allument une à une. Elles, toutes les nuits, peuvent l'étreindre, cette voûte céleste que je veux tant rejoindre.
Encore quelques minutes avant de me lever. Un nuage passe.
Encore quelques minutes. A l'idée que cette fois-ci, je dois réellement rentrer, toute force semble m'abandonner. Je m'assois en tailleur, le regard fixe, sans véritablement voir les arbres devant moi.
Je me relève lentement. Dernier regard à cette étendue noire piquetée de lumières.