Finalité
Novembre 2017
NaNoWriMo arrangé : une nouvelle par jour pendant un mois
23 décembre, 13:35
Marina eut à peine le temps de reprendre ses esprits que déjà on frappait à la porte.
-Police. Ouvrez madame ! Nous avons le mandat de perquisition.
Paniquée, Marina agit sans réfléchir. Si les policiers trouvaient le butin ici, son Garry seraient à coup sûr déclaré coupable. Et qui sait, peut-être qu’elle même serait mise en examen pour complicité ? Elle se servit un grand verre d’eau, et, tant bien que mal, avala le joyau. Avant d’ouvrir la porte, elle déposa sa bague de fiançailles dans l’écrin. Personne, jamais, ne saurait ce qu’est devenu le saphir de Kalindra.
23 décembre, 13:30
Marina prit une longue inspiration avant d’ouvrir le placard. Comme la veille, elle n’y vit rien d’anormal. Mais maintenant, elle savait où chercher. Elle se percha sur un tabouret pour atteindre l’étagère la plus élevée, souleva la boîte de spaghettis et tâtonna à la recherche de l’écrin. Son cœur rata un battement quand ses doigts percutèrent la boîte. Elle hésita un instant. Si elle laissait le joyau à sa place, sous les spaghettis, alors elle pourrait dire qu’elle ne savait rien. Elle pourrait encore croire que rien de tout cela n’était arrivé. Pourtant, elle avait besoin de savoir. Elle extirpa la boîte de sa cachette. Elle marqua une nouvelle pause avant de l’ouvrir. Le saphir était bien là, énorme, splendide. Garry lui avait donc menti. C’était bien lui le coupable.
23 décembre, 12:06
- Mais enfin, c’est ridicule ! Mon mari est innocent, il était à un match de foot avant hier.
- Madame, je vous le répète, Monsieur Garry Potrin est le principal suspect dans cette affaire. Nous n’avons pas, pour le moment, réussi à vérifier son alibi. En attendant, il reste en garde à vue.
- Mais laissez moi le voir ! Lui parler, rien qu’une minute ! A moi il dira la vérité.
- Madame, je crois que vous ne saisissez pas bien la situation. Votre mari est accusé de vol à main armé et d’homicide volontaire. Il est hors de question qu’il ait le moindre contact avec qui que ce soit.
- Dites moi au moins s’il a parlé de moi. Est-ce qu’il m’a dit quelque chose ?
Le policier eut un air gêné, puis haussa les épaules.
- Il vous a dit de finir les pâtes. Pour pas qu’elles se perdent, paraît-il.
Marina se décomposa. Son mari allait probablement être emprisonné et il lui parlait courses. A moins que ce ne soit autre chose… Voyant l’air désappointé de la jeune femme, le policier la prit en pitié.
- Je suis navré madame, je ne peux vraiment rien faire de plus. Rentrez chez vous, nous vous donnerons des nouvelles dès que possible.
23 décembre, 10:38
Peu rassurée, Marina décida d’aller poser directement la question à Garry. Après tout, il n’oserait pas mentir à sa femme tout de même ! Elle essayait de garder le cœur léger, de rester positive. Elle refusait de croire que son mari ait pu commettre un acte pareil. Mais à peine arrivé devant les bureaux du client chez qui il devait se rendre ce matin là, elle comprit que tout espoir était vain.
Quatre voitures de police bloquaient l’entrée. Une foule de curieux s’étaient déjà rassemblés et Marina dut jouer des coudes pour se frayer un passage. Elle arriva au premier rang juste à temps pour voir Garry sortir du bâtiment, les mains menottées dans le dos et encadré par trois policiers. Avant de se faire enfourner dans la voiture, il croisa les yeux de sa femme et lui lança un regard étrange. Un regard moitié désolé et moitié… amusé ?
23 décembre, 09:12
Marina se leva de mauvaise humeur. De toute manière, elle ne dormait jamais bien lorsque Garry n’était pas avec elle. Elle avait peur, elle écoutait le moindre bruit, analysait le moindre son. D’ailleurs cette nuit la, elle aurait juré que la porte s’était ouverte vers 5 heures du matin. Elle avait longuement hésité avant de descendre voir mais quand elle était arrivée dans son salon, il n’y avait personne et, bien entendu, tout était à sa place. Elle avait encore été victime de son imagination.
Comme à son habitude, elle se dirigea mécaniquement vers la cafetière, se fit couler un grand bol de café noir, se prépara deux tartines et alluma la télévision sur une chaîne d’informations. Elle manqua de peu de recracher sa gorgée de café devant ce qu’elle vit.
« Peu d’informations pour le moment, la police a condamné l’accès à la bijouterie. Nous savons cependant que le propriétaire est bien décédé de ses blessures il y a quelques minutes alors qu’on l’évacuait vers l’hôpital. Nous avons également connaissance du butin, le fabuleux saphir de Kalindra. En revanche, rien sur le ou les agresseurs pour le moment, si ce n’est une vidéo de surveillance »
C’est là que Marina fut éberluée. La vidéo était floue et sombre, mais elle aurait reconnu cette silhouette entre mille. Cet homme cagoulé qui s’enfuyait en courant, une arme à la main, c’était… Garry ?! Son attention fut à nouveau captée par l’envoyé spécial, qui semblait soudain très excité.
« Rebondissement incroyable dans cette affaire, la police aurait retrouvé l’arme du crime dans une poubelle à quelques mètres de la bijouterie. Il semblerait que grâce à elle, nous puissions bientôt connaître le nom de l’agresseur. »
Marina éteignit la télévision et s’habilla à toute allure. Elle devait en avoir le cœur net.
22 décembre, 18:30
- Tu en es sure, ma chérie, tu ne m’en veux pas ?
- Mais non, bien sûr que non ! Tu attends ce match depuis si longtemps. Allez, va t’amuser et ne pense pas à moi ! Et essaye de ne pas me réveiller en rentrant !
- C’est que… je ne pense pas que je rentrerai dormir. Tu comprends, on risque de fêter la victoire…
-…. Ou se réconforter de la défaite… oui oui j’ai bien compris l’idée.
- Du coup j’irai dormir chez Kevin, ça sera plus simple et il habite juste à côté du client que je dois aller voir demain. Ça ne t’embête pas ?
Marina poussa un soupir à la perspective de passer la nuit seule, mais poussa Garry dehors avec un grand sourire.
- Mais non ! Allez passe une bonne soirée et ne fais pas trop de bêtises !