Origines
Septembre 2015
Fanfiction Hero Corp écrite pour la Fédé de la Plume. Thème du mois : "Et si Claudine avait été élevée par Mary ?"
- Calme toi, John ! Tu prends tout mal, c’est pénible !
- Un jour, Jane, il faudra quand même que tu m’expliques comment ne pas prendre mal le fait que tu confies notre fils à un démon…
- Non mais forcément, dis comme ça, ça fait bizarre. Mais je t’assure, quand tu y réfléchis posément, ça n’a pas le même effet…
- Tu m’excuseras, mais là j’ai pas hyper envie d’y réfléchir posément.
- Eh, attends, où tu vas comme ça ?
- Mettre notre fille à l’abri ! Au cas où il te prendrait à nouveau l’envie de réfléchir posément au sort de l’un de mes enfants…
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- Tatiiiiiiiiie ? Il reste des cookies ?
Une petite fille, cinq ans pas plus, ses cheveux noirs attachés en couettes, déboula hors de la cuisine, une boite en fer vide à la main. Sa tante, un tablier autour de la taille, parlait à voix basse à un homme étrange. Voyant que personne ne semblait s’intéresser à elle, la petite Claudine commença à taper du pied en criant un peu plus fort :
- Allez tatie, j’ai faim moi !
A ces mots, Mary se retourna précipitamment vers sa nièce :
- Oh ma pauvre chérie, c’est vrai que tu n’as rien mangé depuis une heure ! Excuse moi, Stève, je vais chercher de quoi nourrir la petite.
Mary s’éloigna à grand pas, espérant que sa nièce n’allait pas s’écrouler d’inanition dans les minutes à venir. Restés seuls, la petite fille et le visiteur se regardèrent longuement. Ses grands yeux bruns écarquillés, Claudine tachait de ne pas montrer combien elle était effrayée par l’inconnu. Steve, quant à lui, la dévisageait avec un soupçon de mélancolie dans les yeux.
- Alors c’est toi, hein… Tu as de la chance d’avoir une tatie qui te nourrit et qui prend bien soin de toi !
Etonnée, la petite fille ne put que hocher la tête. Mary était là pour s’occuper d’elle, c’était l’ordre normal des choses. D’ailleurs, si parfois sa tante pouvait un tout petit moins être présente. A cinq ans, vous avez envie de courir dehors, de chasser les papillons et d’avoir des copains pour jouer à sauver le monde. Mais Mary ne voulait jamais laisser Claudine sortir. Parfois, elle se faisait même gronder quand elle regardait trop longtemps par la fenêtre. Parfois, Claudine se demandait, du haut de ces cinq ans, comment c’était de ne pas vivre avec sa tante.
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Le petit garçon était assis en tailleur au centre de la pièce. Les yeux fermés, le visage grave, il leva lentement la main vers la marque qu’il portait à la poitrine. Dans son dos, il sentit sa mère s’approcher.
- Mon fils, tu es prêt ? C’est un grand jour aujourd’hui !
- Jane, qu’est-ce qu’on a dit ? gronda une voix d’homme. Il va rencontrer notre maitre pour la première fois, arrête de le couver. Il faudra que tu l’appelles Seigneur, bientôt…
Jane réprima un sanglot d’émotion.
- Dire que c’est mon bébé qui va accueillir notre maitre et répandre le chaos sur Terre ! Je suis tellement fière de toi mon chéri !
John ouvrit les yeux et tourna vers sa mère un regard dur où passait quelques éclairs violets. Il était prêt.