Paname
Novembre 2017
NaNoWriMo arrangé : une nouvelle par jour pendant un mois
Bruits. Effervescence. Foule. Odeurs. Prix. Transports. Embouteillages. Rythme. Pollution. Pigeons. Parisiens. Tant et tant de raisons de ne pas aimer Paris. Tant et tant de raisons de ne pas découvrir Paris.
Paris, je t’aime. J’aime me fondre dans la foule, anonyme parmi les anonymes. Chacun se presse, chacun se croise, tous s’entremêlent. J’aime vous regarder, parisiens. Devinez vos vies. Imaginer où vous allez. J’aime vous croiser. Vous ne me reverrai plus jamais dans cette grande fourmilière. Je ne vous reverrai jamais non plus. Mais l’espace d’un trottoir, d’une station de métro, nos vies d’anonymes sont entrées en collision.
Paris, je t’aime. J’aime déambuler dans les rues, marcher sans but. Sentir les atmosphères, les ambiances différentes à chaque quartier. Découvrir une place, une église au détour d’une rue inconnue. Ne probablement plus jamais la retrouver, mais savoir que quelque part elle existe. Quelque part d’autres gens la traversent, s’y disputent, s’y aiment, s’y reposent.
Paris, je t’aime. J’aime le métro, long serpent sous terrain. J’aime imaginer les gens qui passent au dessus, inconscients de la vie qui grouille sous leurs pieds. J’aime ces longs moments perdus, où il n’y a rien d’autre à faire que lire, écrire, écouter de la musique. Dans une vie sans pause, sans respiration, ces trajets sont une excuse pour ne faire que ce qui me plaît. Avoir le droit d’être inutile.
Paris, je t’aime. J’aime me souvenir que sous chacun de tes pavés, une histoire se cache. J’aime imaginer les romains, les gaulois, les rois, les parisiens de toutes les époques vivre dans les mêmes rues que moi. J’aime passer devant la cathédrale, tous les jours, et me souvenir qu’on vient l’admirer du monde entier. J’aime me rappeler la ville dans laquelle je vis. J’aime faire partie de l’histoire. Un tout petit peu, à peine un fragment. Mais un éclat tout de même, d’une vie énorme et intense qui me dépasse.
Paris, je t’aime. J’aime ta diversité. J’aime ne pas avoir assez de temps pour tout voir, tout visiter, tout rencontrer. J’aime décider la veille d’aller au théâtre. J’aime lire sur les murs les centaines de spectacles et d’expositions que jamais je ne verrai. J’aime cette frustration du trop. Trop de culture, trop de choix, trop de possibles. Trop de d’endroits que je ne connais toujours pas. J’aime entrer dans une nouvelle salle, rencontrer un théâtre pour la première fois. J’aime retrouver une salle comme on rejoint un vieil ami, en connaître les meilleures places, les secrets, les décors.
Paris, je t’aime. J’aime me perdre en toi, m’y fondre. J’aime ne plus y être moi mais une parisienne. Un élément de ce tout bien trop grand. Je perds mes repères, je perds les frontières de mon corps. Je t’appartiens, simple unité de ce corps magistral. Paris, je t’aime et je ne te le dirai jamais assez.