Rebelle
Novembre 2017
NaNoWriMo arrangé : une nouvelle par jour pendant un mois
« Camarades !
Notre situation ne peut plus durer. Depuis des dizaines d’années, si ce n’est des centaines d’années, nous nous faisons exploiter. Nous trimons nuit et jour sans la moindre reconnaissance, et pour un salaire de misère. Sans parler des malchanceux d’entre nous qui sont tirés au sort pour faire des heures supplémentaires la nuit de Noël ! Pour ceux-là, qui conduisent le traîneau pendant des heures sous la neige, rien n’est prévu ! Ils sont systématiquement malades en rentrant et son immobilisé des semaines avant de pouvoir reprendre une vie normale. Le syndic revendique le droit pour ces lutins de pouvoir au moins porter une écharpe et des cache-oreilles.
Et quand nous ne devons pas nous occuper de rennes récalcitrants, nous travaillons sans relâche, sans une seule journée de repos. Les horaires changent au dernier moment. Le Père Noël est de plus en plus exigeant et ne nous laissent plus une seule seconde pour notre vie privée. Qui d’entre vous a réussi à voir sa famille plus de quelques minutes cette semaine ?
Et tout cela pourquoi ? Le bonheur des enfants ? La magie de la fête ? Mais de toute manière on ne croit plus en nous ! Même les gosses maintenant s’en fichent d’où viennnent leurs cadeaux tant qu’ils sont sous le sapin. Nous devons rester performants, nous adapter sans cesse à de nouvelles technologies, tout cela pour que de sales mioches cassent leurs nouveaux jouets trois jours après Noël.
Regardons les choses en face : nous sommes devenus ringards. Même le patron a perdu de son prestige. Et pourtant il continue à nous exploiter comme à sa grande époque. Alors unissons nous ! C’est le moment ou jamais. Imaginez l’impact si cette année les lutins du Père Noël font grève. Là, on entendra parler de nous. Là, on nous jugera à notre juste valeur.
Camarades, arrêtez la production et rejoignez le mouvement ! Nous sommes déjà 500 à nous être unis. Si nous restons solidaires et soudés, nous réussirons à annuler Noël !
Le vent tourne. La période de l’exploitation des lutins est terminée. Nous rentrons dans une nouvelle aire, celle où notre travail sera enfin considéré. Celle où les lutins ne pourront plus jamais être dénigrés. Celle où le patron se rendra compte qu’il a besoin de nous et qu’il doit agir en conséquences.
Camarades, tous avec moi ! Cette année Noël n’aura pas lieu ! »